mardi 30 avril 2013

"loi Florange ?! "...

Ne l'appelez plus "loi Florange" Après des mois de tergiversations, les députés PS ont présenté mardi leur proposition de loi sur la reprise des sites rentables. Une version édulcorée de leur promesse de campagne. L’obligation de cession a depuis été abandonnée, notamment en raison de sa non-conformité au principe de propriété protégé par la Constitution. Selon le texte, que s’est procuré, "Les Echos", la mesure concernerait les groupes de plus de 1.000 salariés.Une amende de plus de 28.000 euros par emploi supprimé Le gouvernement a préféré opter pour la dissuasion. La direction devra rechercher un repreneur pour le site qu’elle souhaite fermer pendant trois mois, en tenant informé le comité d’entreprise qui pourra saisir le tribunal de commerce s’il estime que l’employeur ne joue pas le jeu. Le juge vérifiera notamment si l’employeur a refusé des offres de reprises crédibles, et pourra sanctionner l’entreprise d’une amende dissuasive de plus de 28.000 euros par emploi supprimé. La loi Florange ne pourra toutefois pas s'appliquer au site d'ArcelorMittal.

Le projet de loi sur la reprise des sites rentables

lundi 29 avril 2013

Les négociations sociales : 1er réunion le mardi 30 avril


Les syndicats vont se battre notamment pour le maintien des salaires, les primes de reclassement, les départs en retraite anticipée et les conditions en cas de mutation...

Vos représentants FO vous tiendront informés au fil de la négociation.

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jeudi 25 avril 2013

La Vierge de Hayange et son SOS semblent bien seuls sur le promontoire qui surplombe une vallée baignée de soleil. La rouille a gagné un peu plus de terrain, hier, alors que les hauts fourneaux P3 et P6, en sommeil depuis deux ans, ont été débranchés, dans le cadre de la première phase d’une mise sous cocon dont personne n’est dupe de l’issue (lire RL d’hier).
Les deux cathédrales de fer ont servi de toile de fond à la dernière manifestation « des résistants » d’ArcelorMittal. Au pied de l’immense statue représentant trois fiers sidérurgistes, des syndicalistes FO bien isolés – alors que l’intersyndicale a vécu – ont gravé dans le granit la « trahison » de François Hollande. « Ici reposent les promesses de changement de F. Hollande , faites aux ouvriers et leurs familles à Florange le 24.02.2012 Forges et sidérurgie lorraine, 1323 - 2013 ». Le texte est sobrement signé de la « Force ouvrière de Florange ».
Triste clap de fin en réalité, qui a fait l’objet d’intenses tractations en coulisses pendant 24 h. D’un côté, Philippe David, maire PS de Hayange, qui aurait bien voulu éviter cette pierre funéraire, à un an des élections municipales, dans une ville désignée comme « prenable » par le Front national (lire ci-contre). De l’autre, le préfet Nacer Meddah, qui a rencontré les syndicalistes FO dans la matinée, leur confirmant que François Hollande « avait bien pour projet de revenir ». Si Walter Broccoli (FO) a démenti toute tentative de pressions du représentant de l’État pour éviter à François Hollande l’indignité d’une plaque, comme Sarkozy à Gandrange en 2009, il est clair que les pouvoirs publics s’activent pour déterminer la bonne fenêtre météo dans une atmosphère sociale encore agitée pour un retour du Président de la République. Surtout à quelques jours de l’anniversaire de son élection, le 6 mai 2012.

« Les mensonges »


Comme un clin d’œil à l’historique accession de la gauche au pouvoir, trente-et-un ans après François Mitterrand, un bouquet funéraire de vingt-deux roses rouges frappé de la mention « changement » – comme dirait « à mon cher frère disparu » – a été déposé près de la stèle symbolisant leurs espoirs déçus. « Vingt-deux, c’est le nombre de mois de notre lutte qui s’achève aujourd’hui », explique Frédéric Weber (FO), devant une foule de journalistes plus nombreuses que ses camarades d’ArcelorMittal. Au son crachotant d’un mégaphone et dans un silence d’enterrement, ils ont rediffusé une dernière fois « la promesse de l’estafette ». Où le candidat Hollande affirmait, le 24 février 2012, vouloir une loi sur la reprise publique des rentables pour « ne pas [se] retrouver dans la situation d’être élu, un jour, sur une promesse et ensuite de ne pas revenir parce qu’elle n’aurait pas été tenue ». Réponse de Pascal Grimmer (FO), solennel : « Vos mensonges sont aussi grands que ceux de vos prédécesseurs. Vous nous avez trompés les yeux dans les yeux ». Walter Broccoli se lance ensuite dans une ode à la famille de l’acier, à ceux « qui resteront à jamais dans nos cœurs et nos mémoires ». Il ne la finira pas, rattrapé par l’émotion. Il rejoindra ses potes quelques minutes plus tard pour une photo, bras dessus, bras dessous, la plaque au premier plan, les hauts fourneaux, désormais éteints, comme certains visages, au second.
R.L. du 25 avril 2013.


mercredi 24 avril 2013

24 AVRIL 2013...

Non, je vous assure, nous n’avons aucune date. J’entends les rumeurs comme tout le monde mais rien sur le PR en Lorraine pour l’instant », promet Nathalie Basnier, la directrice de cabinet du préfet, Nacer Meddah, en déplacement à Paris, avec ses homologues du reste de la France.

Hier, selon les informations d’une radio nationale, l’arrivée du PR, comprendre le président de la République, paraissait pourtant acquise dès la semaine prochaine et, tout au moins, pour le début du mois de mai. Vérifications faites, aucun déplacement de la sorte ne serait dans les tuyaux dans l’immédiat.

Une chose est sûre : François Hollande a promis en décembre de revenir à Florange d’ici « six mois à un an ». En janvier et février, le retour de l’homme des promesses de l’estafette devait avoir lieu dans les deux mois.

Aujourd’hui, les salariés attendent toujours. Michel Liebgott, député-maire de Fameck, qui a porté le dossier, sa venue est improbable la semaine prochaine, « alors même que je m’accorde cinq jours de congés dans le Sud ». Sur le fond, le parlementaire estime qu’un « président de la République doit toujours pouvoir se déplacer partout en France, quelles que furent ses erreurs […] Évidemment qu’ils ne s’attendent pas à un retour triomphal et je reste partagé sur sa venue. Mais, comme cycliste, je sais que même le dernier du Tour de France a droit à des applaudissements ». FO a déjà tranché : côté promesses, Hollande égale Sarkozy. Ils l’exprimeront en érigeant, cet après-midi, la stèle de Florange, après celle de Gandrange pour le précédent hôte de l’Élysée. « Qu’il vienne », affirme Frédéric Weber (FO), « il fait ce qu’il veut ; nous, on fait ce qu’on doit. Sauf à venir dire qu’on met 100 M€ tout de suite sur LIS [Low Impact Steelmaking] , à Florange ! Sinon… Pfff, surtout après l’humiliation de l’Assemblée par Mittal la semaine passée ! »

Hollande ne pourra pas revenir à Florange avec seulement de lointaines promesses. « Les 32 M€ [13 M€ de Mittal + 19 M€ de fonds publics, lire RL d’hier] c’est bien mais ça ne suffit pas. Mais LIS à Florange, d’ici deux ou trois ans et non pas six ans, là, on peut discuter », insiste Édouard Martin (CFDT). C’est le prix à payer pour la merguez partagée au pied de l’estafette le 24 février 2012.


C’est l’idée qui a fait le buzz, hier matin, dans le dossier ArcelorMittal. Des salariés qui déposent plainte contre Mittal pour « préjudice moral » ! Étonnante de prime abord, l’initiative, qui revient à Force ouvrière, serait en préparation depuis plusieurs semaines au cours desquelles le syndicat de Walter Broccoli et Frédéric Weber aura consulté « de très nombreux avocats à Paris et à Metz », comme l’a indiqué le premier nommé, hier matin.

Incertaine sur le plan procédural pour l’heure, la démarche en justice viserait à obtenir des « dommages et intérêts » pour prendre en compte la douleur des salariés « maltraités depuis des mois, dans l’incertitude », plaide Walter Broccoli, qui pense aussi « à ceux qui vont devoir déménager avec leurs familles ». « Mittal a des milliards pour lui tout seul ; 16 milliards de fortune personnelle ! Et nous ? », interroge le syndicaliste, qui reconnaît s’être inspiré « des méthodes à l’américaine où ces procédures existent ».

Concrètement, les choses pourraient se préciser dès demain, lors d’un rendez-vous que le syndicat a avec le cabinet Avi Bitton, à Paris, qui semble tenir la corde pour orchestrer la procédure...
R.L. du 24 avril 2013

samedi 20 avril 2013

La leçon d’économie de Lakshmi Mittal...

Arrivé avec une demi-heure de retard, hier matin, Lakshmi Mittal s’est payé le luxe de faire la leçon aux députés qui s’agaçaient de son indélicatesse. « Moi, j’étais à l’heure, si je n’avais pas passé 1h30 dans vos embouteillages! Vos infrastructures sont à revoir. » « Nous étions sidérés par tant d’aplomb », raconte Michel Liebgott, dans la salle des Quatre Colonnes de l’Assemblée nationale, vers 13h, à l’issue de l’entretien à huis-clos. Le tycoon de l’acier d’origine indienne est déjà loin, lui qui a tout juste consenti trois ou quatre minutes à la presse pour des prises d’image, soignant sa com’, sourire aux lèvres, très à l’aise en costume bleu, chemise blanche et cravate assortie, flanqué de son vice-président et ex-directeur de Florange, Henri Blaffart.

Voilà pour la forme. Sur le fond, Lakshmi Mittal n’a évidemment rien lâché. Pas d’aciérie électrique pour prolonger la filière liquide à Florange, comme le proposait vendredi la CFE-CGC. « Ce n’est pas compétitif en France, compte tenu du coût de l’énergie, 20% moins chère en Allemagne ». Rien ou presque sur le projet d’acier propre qui doit prendre la relève d’Ulcos. « Les études n’auront de traduction industrielle que si c’est viable économiquement », a-t-il signifié à la commission en la renvoyant pour plus de détails à la réunion du comité de suivi de l’accord de Matignon du 22 avril prochain. « On devrait quand même obtenir des détails sur LIS ( Low Impact Steel ) ainsi que sa feuille de route », estime Michel Liebgott, député et vice-président de la commission d’enquête sur l’avenir de l’industrie, au sortir du debriefing auquel il a participé à Matignon, vers 15h30. Il confirme que Jean-Marc Ayrault a suivi « de très près » l’audition du PDG d’ArcelorMittal. « le Premier ministre sera très pointilleux sur tous les points de l’accord », insiste Michel Liebgott.
Compétition planétaire

Pour le reste, Lakshmi Mittal s’en est tenu aux 180 M€ d’investissements en cinq ans de l’accord du le 30 novembre dernier, tout en insistant sur sa volonté « d’investir dans ses sites portuaires de Fos-sur-Mer et Dunkerque », comme l’a rappelé Jean Grellier, député PS des Deux-Sèvres et président de la commission d’enquête.

La partie la plus surprenante de l’audition du PDG d’ArcelorMittal fut sans doute le cours d’économie ultralibérale qu’il a donné aux élus français. « Brut de décoffrage. En nous faisant bien sentir que son jardin, c’était le monde et qu’il fallait s’en tenir aux règles de la compétition planétaire », rapporte encore Michel Liebgott, marqué par la vigueur du plaidoyer. « On a bien tenté de lui opposer qu’il bénéficiait du chômage partiel chez nous, qu’il a fait du fric avec la revente des quotas de CO2, mais bon...» Mittal, lui, a doctement souligné la faiblesse des coûts de production en Chine - « a vec un coût du travail à trois dollars de l’heure » - tout en vantant « la qualité de la technologie et de la recherche européenne ». Il a même délivré ses conseils à l’Europe: « Il faut que vous renforciez vos barrières douanières comme les USA l’ont fait, sinon vous serez envahis par des produits moins chers », relate Michel Liebgott, qui lui donne néanmoins raison sur l’issue, à terme. « Elle sera fatale à l’industrie continentale, d’ici vingt ou trnte ans, sans stratégie européenne forte ». Voilà peut-être la vraie leçon du jour.
R.L. du 19 avril 2013.

C.E. Extraordinaire du 19 avril 2013 :

Entre ArcelorMittal et sa filiale « transport » Gépor, c’est une histoire de halles et de salariés à déplacer. Comme « des pions » ? C’est, en tout cas, la grande crainte des organisations syndicales au sortir du Comité d’entreprise (CE) extraordinaire de l’usine sidérurgique de Florange, hier matin. « Cette réunion, organisée par la direction, avait pour but de nous expliquer la redéfinition des activités de manutention et de logistique confiées jusqu’alors à Gépor », indique Jean Mangin. Qui riposte : « Force Ouvrière s’oppose à cette organisation de travail qui met dos à dos les salariés d’ArcelorMittal et de Gépor et va réduire emplois et compétitivité, notamment chez les intérimaires . D’ici le 21 mai et la tenue d’un CE extra, nous demandons donc à notre direction de revoir sa copie et de prendre en compte l’avis des salariés. »

« Ces vingt-cinq salariés travaillent depuis vingt ans à la halle 46 [NDLR : stockage et expédition de bobines] d’ArcelorMittal », plaide Yves Fabbri (CGT). « Ils ne veulent pas en partir » même si celle-ci entre désormais dans le giron de Gepor ( lire RL du 17/04/2013). « Ils seraient mutés aux halles 24, 25 et 26 que Gépor cède à ArcelorMittal sauf que celles-ci, situées à l’autre bout du portier Sainte-Agathe, ne sont pas aussi modernes » , annonce le syndicaliste, inquiet. « Au-delà des conditions de travail, qui nous dit qu’en 2014, ils ne seront pas non plus impactés par une possible restructuration du packaging ? »

Pour Serge Fuss, « la direction d’ArcelorMittal Florange va à l’encontre de nos principes fondamentaux. Terminons plutôt la négociation sociale en intégrant les salariés de Gépor dans Arcelor », préconise le représentant CFDT, partant du principe que tous sont salariés du même groupe. « Fortement déçue par le déroulé de l’événement », la CFE-CGC hausse le ton. « Pour un traitement social qui se devait exemplaire, on est très mal parti ! Si la direction veut passer en force sans tenir compte des partenaires sociaux, ils vont nous trouver en face ! »

Une pétition, lancée par la CGT et « signée à 99 % par les salariés de la halle 46 contre ce projet » a déjà été remise à la direction, en attendant « l’organisation d’une assemblée générale » à ce sujet.

Contactée, la direction d’ArcelorMittal Atlantique et Lorraine, dont dépend Florange, assure que « ces salariés retrouveront le même type de poste. Le parcours et les aspirations de chacun seront examinés individuellement ».
Virginie DEDOLA. R.L. du 20 avril 2013.

vendredi 12 avril 2013

A Florange le 12 avril 2013 " Triste Jour"...

CCE , CE du 12 avril 2013 :

Non, nous ne renonçons pas. On ne peut pas entériner la mise sous cocon des hauts fourneaux, car ce serait les condamner. Imaginons demain un rebond de la demande d’acier, on serait incapable d’y répondre. » Dans les propos de Jean-Marc Vécrin, de la CFDT, se concentrent toute l’amertume et la colère des syndicats du site d’ArcelorMittal de Florange. Le comité central d’entreprise d’A rcelorMittal Atlantique Lorraine (Amal ) a examiné, hier à Paris, l’ultime étape du processus d’information-consultation sur le projet industriel et commercial, avant l’ouverture de la négociation sociale qui définira les mesures d’accompagnement des 629 suppressions d’emploi avec arrêt de la filière liquide.

Cet arrêt qui passe par la mise sous cocon des deux hauts fourneaux mosellans, programmée pour la fin avril, « signe , selon Norbert Cima de FO, n i plus ni moins que la fin de la sidérurgie en Lorraine. On ne fait plus que de la métallurgie chez nous. Nous allons être encore plus tributaires des livraisons de brames de Dunkerque ». L’ensemble des syndicats a voté contre ce projet. Un rejet qui traduit une grosse inquiétude, notamment en cas de rebond de la demande d’acier en Europe. « Cela présente un risque pour l’approvisionnement de Florange », constate François Pagano, de la CFE/CGC, lequel estime « que techniquement, les hauts fourneaux lorrains sont déjà condamnés ». Il émet aussi des doutes sur la filière intégrée du packaging, « un projet entre Basse-Indre et Florange qui n’est pas mûr ». La CGT, plus que jamais, campe sur « l’incohérence de ce projet qui fera, pour le packaging, travailler Florange et Basse-Indre en flux tendu au détriment de la qualité de nos aciers ». CGT, CFDT et FO, pour faire reculer la stratégie de Mittal, appellent comme souvent, à la rescousse le gouvernement, voire Bruxelles.
« Florange compétitif »

« Nous sommes sur la bonne voie. En mars, le coût du coil sorti de Florange est très bon, il est meilleur que celui du site allemand de Brême. Notre projet industriel et commercial est fait pour remettre Florange à flot économiquement. Même l’expert du cabinet Secafi le reconnaît. Florange sera encore plus compétitif. » Henri-Pierre Orsoni, directeur général d’Amal et président du CCE, garde l’œil rivé sur les résultats économiques. « Certes, on ne produira plus d’acier, mais ici on le transforme. C’est en aval que l’on dégage de la valeur ajoutée. Je suis confiant. Ma priorité, c’est de reconstruire à Florange une entreprise compétitive qui assure son avenir. » Il ne voit pas rebondir la demande d’acier en Europe, qui est toujours en surcapacité de brames, mais croit plus que jamais aux mix-produits que Florange vend à ses clients. Sur le packaging, il entend l’inquiétude des syndicats. « Nous devons effectivement veiller à la qualité. Ce projet avance bien et doit nous permettre d’optimiser notre production de 400 000 à 650 000 t. Il se met en place progressivement à effectif égal à Florange et à Basse-Indre d’ici début 2014 », précise le directeur. Reste la fin de la filière liquide. « Sur les 629 personnes concernées, 206 sont déjà parties à la retraite. 301 ont été détachées sur des activités hors phase liquide, 122 restent affectées aux hauts fourneaux », souligne le directeur. R.L. du 12 avril 2013

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En veille depuis octobre 2011, les hauts fourneaux de Florange vont définitivement s'éteindre à partir de lundi. Un comité central d'entreprise d'ArcelorMittal jeudi 11 avril, puis un comité d'entreprise vendredi à Florange, doivent mettre un terme à cette chronique d'une mort annoncée. Délégué syndical FO, Frédéric Weber, se prépare à cette échéance.

Dans quel état d'esprit vous rendrez-vous au comité d'entreprise de vendredi ?

- C'est la fin du processus administratif. Dès le CE passé, le projet industriel était validé. A partir de lundi, la direction aura donc 12 semaines pour couper les fluides et tout clôturer. C'est la mise en bière de la filière liquide et des hauts fourneaux. Ça deviendra un cimetière pour six ans. Légalement, le sujet est clos. Ensuite, on entrera dans la négociation sociale qui devrait commencer fin avril.

Et comment s'annonce cette négociation ?

- Comme la CGT, FO condamne l'accord passé avec le gouvernement. Il n'est pas à la hauteur de ce qui était demandé. Nous ne sommes donc pas dans la commission du sous-préfet Marzorati [mise en place en décembre 2012 pour suivre la mise en oeuvre des engagements pris par le groupe ArcelorMittal, NDLR]. La CFDT y va parce qu'elle dit qu'elle essaie de travailler de l'intérieur : on verra bien.

Concernant la négociation sociale, nous sommes des élus responsables, on va y aller. Nous sommes obligés d'accepter la situation, même si nous la rejetons. Mais nous serons très exigeants sur les conditions sociales. ArcelorMittal doit maintenant assumer son choix.

Aujourd'hui, on sent des pressions pour que l'accord soit validé car si les négociations sociales n'aboutissent pas, cela remettrait en cause l'accord avec le gouvernement. Pour nous, les choses sont claires : l'avenir des gens de Florange se décidera à Florange. Il est hors de question que ce soient des gens extérieurs au site qui prennent la décision finale.

Vous pensez que tout a été fait pour sauver les hauts fourneaux ?

- Quand, fin novembre, le gouvernement aurait pu faire un acte fort avec la nationalisation temporaire et un repreneur, il a loupé le coche. Cela a été une erreur grave pour le site mais aussi pour la communication du gouvernement. Ce temps-là est passé. Aujourd'hui, on est dans le déploiement de l'accord. Tout n'est pas bon à jeter : il n'y a pas de licenciements forcés, pas de mobilités forcées. Tout cela va devoir s'acter dans la négociation sociale. On sent que ça ne va pas être simple.

Pour la région, cet arrêt, c'est la fin d'un symbole.

- En théorie, demain, c'est fini. Sauf si le président de la République vient annoncer la mise en place d'un système expérimental sur les ruines, mais c'est de la pure spéculation. On verra. Aujourd'hui, c'est la fin de la sidérurgie Lorraine. Les premières forges d'Hayange datent du XIVe siècle… C'est la fin d'une époque. Mais ce n'est pas trop le problème. Si on peut donner des perspectives aux gens derrières, c'est autre chose. Or le marasme économique est tel qu'on se demande combien de ceux qui vont perdre leur emploi en retrouveront un dans les mois à venir. Nous nous battons simplement pour sauver ce qui peut l'être. On ne vient pas pour acquérir des droits nouveaux, on use notre énergie pour essayer de maintenir au mieux l'existant. Ce n'est plus du tout la même philosophie mais on le fait, c'est notre devoir.

Propos recueillis par Louis Morice - Le Nouvel Observateur

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samedi 6 avril 2013

Syndicat Force Ouvrière Arcelormittal Florange :

              Chèr(e)s Adhérent(e)s , notre Assemblée Générale annuelle aura lieu le 18 avril 2013 à 15h au local syndical de Florange.

jeudi 4 avril 2013

Le projet industriel ...

Le projet industriel d'ArcelorMittal pour la France comporte des "risques", relève un rapport d'experts présenté jeudi aux représentants des salariés qui entendent utiliser ces conclusions pour demander au gouvernement d'intervenir.

Après de précédents rapports déjà critiques de la fermeture programmée des hauts fourneaux mosellans de Florange, en veille depuis 2011, le rapport d'expertise Secafi apporte de nouveaux arguments aux syndicalistes farouchement opposés à l'arrêt de la filière liquide.

Secafi, mandaté par le comité central d'entreprise, liste les "risques" (sur la qualité, la quantité, les délais et l'adaptation de la production) du projet industriel pour la société Atlantique et Lorraine, dont font partie les sites de Florange (Moselle) et Basse-Indre (Loire-Atlantique).

Le cabinet souligne "les tensions en approvisionnement", notamment à Dunkerque, "la saturation des outils au risque de ne plus disposer d'aucune flexibilité sauf à redémarrer les installations à l'arrêt" et la crainte d'un manque de ressources humaines.

Dans ses conclusions, que s'est procurées l'AFP, Secafi parle de "contraintes industrielles qui individuellement sont surmontables mais combinées risquent fortement de conduire à un échec au regard des objectifs assignés ..."

"La stratégie du groupe va aboutir à un déficit de capacité et poursuivre sa spirale décroissante: la fermeture de la phase liquide de Florange est une mauvaise décision", dit encore le cabinet.

Le projet industriel d'ArcelorMittal avait en partie été dévoilé lors de l'accord conclu avec le gouvernement français, fin novembre. Le numéro un mondial de l'acier y confirmait la fermeture des hauts fourneaux de Florange, entraînant la disparition de 621 postes directs, mais s'engageait à investir 180 millions d'euros sur 5 ans sur le site. Sont également prévus des transferts d'activités entre Florange et Basse-Indre.

ArcelorMittal a dû prendre des mesures "pour protéger l'entreprise dans le contexte difficile que connaît l'Europe aujourd'hui" et "est engagé à assurer un avenir durable à ses activités en Europe", assure la direction.

Alors que les hauts fourneaux cristallisent les tensions à Florange, la direction assure que les installations "ne seront pas arrêtées et mises sous cocon avant la fin du processus d'information consultation, à l'exception de celles qui présentent un risque pour le personnel", soit après le CCE du 11 avril.

"Le gouvernement peut changer son fusil d'épaule"

Selon Secafi, ArcelorMittal table sur "un rebond potentiel de la demande en Europe de 20 millions de tonnes à l'horizon 2017", mais a "déjà réduit sa capacité de 7 millions de tonnes".

"Or en 2017, on ne sera plus capable de fournir ces quantités et la France va devenir importatrice. C'est scandaleux!", déplore Norbert Cima, élu FO au CCE.

La CGT dénonce elle "la spirale destructrice" du projet "qui ne tient pas la route", qui est "totalement invalidé par le rapport Secafi", selon Philippe Verbeke. Le délégué CGT a souhaité que l'Etat s'appuie sur ce rapport "pour revoir sa copie".

"Le gouvernement peut changer son fusil d'épaule et mettre cet accord pourri à la poubelle!", abonde M. Cima.

Une délégation CGT, CFDT, CFE-CGC, FO devait plaider auprès du ministère du Redressement productif à 17H00 un moratoire sur les restructurations, en attendant la présentation d'ici l'été, par Bruxelles, d'un plan d'action pour l'acier européen.

Elle demandera "l'élaboration d'un plan d'action européen" pour "une sidérurgie durable, innovante et créatrice d'emplois".

Ces revendications sont portées par les syndicats européens d'ArcelorMittal et la fédération européenne IndustriAll qui appelait jeudi à la mobilisation pour la sauvegarde des outils de production et des emplois.

Des motions ont été déposées dans les sous-préfectures de Thionville (Moselle) et Dunkerque (Nord) pour "attirer l'attention des pouvoirs publics", "faire pression sur Mittal pour qu'on ait des embauches et renouer le dialogue social", selon Philippe Collet (CGT). A Istres (Bouches-du-Rhône), les syndicats ont exprimé leurs "inquiétudes pour l'avenir", selon Michel Tosi (CFDT).


A Florange, une trentaine de salariés a bloqué dans la matinée l'accès aux bureaux, en guise d'"avertissement" avant l'ouverture de négociations sociales prévue mi-avril, rapporte Frédéric Weber (FO), selon lequel les syndicats n'accepteront "aucun licenciement, aucune mobilité forcée".

A.F.P. du 04 avril 2013

mardi 2 avril 2013

Question de Jean-Louis Borloo au Gouvernement sur la situation d'Arcelor à Florange - 2 avril 2013 - Vidéo Dailymotion

(La fin qui a été coupé) ...faire naitre de faux espoirs !

 Mr Borloo a repris la question sur ULCOS comme rédigé par vos représentants FO de Florange. Pour la réponse ... à suivre .


Question de Jean-Louis Borloo au Gouvernement sur la situation d'Arcelor à Florange - 2 avril 2013 - Vidéo Dailymotion

MANIFESTATION À METZ LE 9 AVRIL !

MANIFESTATION À METZ LE 9 AVRIL POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI "COMPÉTITIVITÉ-FLEXIBILITÉ"
 
APRÈS LA MOBILISATION DU 5 MARS 2013 CONTRE L’ACCORD INTERPROFESSIONNEL DU 11 JANVIER,
LES UNIONS DÉPARTEMENTALES CGT ET FO MOSELLE APPELLENT À MANIFESTER MARDI 9 AVRIL 2013
RASSEMBLEMENT 14h30 DEVANT LE MEDEF - PLACE MAZELLE 
POUR LE RETRAIT DU PROJET DE LOI "COMPÉTITIVITÉ-FLEXIBILITÉ"

Communiqué des deux Unions départementales FO et CGT Moselle à suivre :
 
Les Unions départementales FO et CGT Moselle se sont rencontrées jeudi 28 mars 2013 afin de définir en commun les modalités de la nouvelle journée de mobilisation du 9 avril décidée par leurs confédérations respectives contre la transposition dans la loi de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013.
Les Unions départementales CGT et FO Moselle rappellent que cet accord scélérat signé par le Medef, la Cfdt, la Cftc et la Cgc sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 3 avril.
Elles réaffirment leur opposition, tant à l’accord du 11 janvier qu’au projet de loi qui a été adopté en Conseil des ministres le 6 mars dernier et qui constituent actuellement l’axe essentiel de la politique d’austérité du gouvernement.
L’ANI du 11 janvier 2013, comme le projet de loi, sont une régression sociale d’ampleur, généralisant la flexibilité et la baisse du coût du travail et des droits sociaux, et sont dans le même temps une mystification sur les principales mesures faussement présentées comme des droits nouveaux ; c’est pourquoi l’accord et le projet de loi sont tous deux inacceptables.
Ainsi, les Confédérations FO et CGT continuent à faire des démarches auprès des parlementaires sur leurs positions et revendications respectives.
En tout état de cause, un mauvais accord ne pouvant produire qu’une mauvaise loi, les Unions départementales CGT et FO, avec leurs Confédérations, appellent à poursuivre et amplifier la mobilisation massive engagée le 5 mars dernier sur la base de l’appel commun FO et CGT.
Dans cette perspective, les Unions départementales appellent leurs syndicats, sections syndicales, militants et adhérents à informer et à débattre le plus largement possible avec tous les salariés, dans le secteur privé mais aussi dans le secteur public, du contenu néfaste de cet accord et du projet de loi de transposition.

Elles les appellent à participer massivement à la manifestation qui se tiendra à Metz le mardi 9 avril 2013 pour exiger le retrait du projet de loi dit "SAPIN".

Elles appellent aussi les autres organisations syndicales opposées tant à l’ANI du 11 janvier qu’au projet de loi à les rejoindre.

Rendez vous à Metz à 14h30 devant le Medef – Place Mazelle

L’ensemble des responsables CGT et FO en Moselle doivent dès à présent prendre toutes les dispositions pour en assurer le succès.