vendredi 27 septembre 2013

RETOUR DU PRESIDENT A FLORANGE ...

« On a pu lui dire tout le mal, la colère, l’amertume et la déception des salariés ». Le dialogue à échelle humaine contre la com’de matador de l’ère Sarko. « Ces deux heures étaient cruciales », rec onnaît Pierre-René Lemas, ex-préfet de Lorraine et aujourd’hui secrétaire général de l’Elysée, artisan d’une séquenc e « back to Florange » très sensible.

J’assume mes choix de 2012.On ne pouvait pas sauver les hauts fourneaux. Ce n’est pas une fin, mais un début... Du Hollande dans le texte. Avec 20 à 50 M€ dans les poches et… de nouvelles promesses. « Je reviendrai chaque année pour vérifier que tout est bien engagé », ose un nouvel hôte de l’Elysée, qui a abusé de son style populaire, signature de sa campagne victorieuse de 2012. Je reviendrai… parce que Sarkozy n’a jamais pu revenir, après les noces d’acier de Gandrange. En bon équilibriste qu’il est, il a pris le soin de n’oublier personne. Ni à sa droite ni à sa gauche. Ni Mittal lui-même. Après le jeu de dupes de 2012, Hollande feinte habilement le géant de l’acier, sortant de son sac un centre de recherche public, véritable pendant d’ArcelorMittal Research, ex-Irsid. Hier, les coulisses de Sainte-Agathe bruissaient de cette revanche du « hold-up » de 2006, quand Mittal mettait la main sur l’inestimable matière grise et les brevets d’Arcelor. Dans la feuille de route du centre de recherche publique, il se paie le luxe de faire habilement référence à une idée de la… CGT et du PCF, en fléchant ses travaux vers l’acier électrique à base de ferrailles de récupération, quand ces derniers imaginaient depuis des années une aciérie électrique à Gandrange… Bref, le grand numéro suffira-t-il pour autant à cautériser les plaies à vifs d’une première année au pouvoir plombée par le « cas Florange » ? À voir.

Une chose est sûre : le voilà dans l’obligation de tenir ses promesses. Pour revenir dans un an. Comme promis hier...

R.L.

REACTIONS ...

Voici des réactions de responsables syndicaux de Florange à la visite du président François Hollande  sur le site mosellan :

- Yves Fabbri, CGT Florange: "On lui a dit ce qu'on pensait. Il est certain qu'il y a une incohérence entre son intervention sur la camionnette (durant la présidentielle), et aujourd'hui. On demande d'avoir des garanties sur le site de Florange, aujourd'hui il n'y a eu aucune garantie. Si demain il y a une relance de la demande d'acier, on ne pourra pas y répondre, car nos hauts fourneaux sont à l'arrêt, sans investissement, sans maintenance. Nous ce qu'on demande c'est que le centre de recherche soit lié à nos hauts fourneaux, aujourd'hui c'est pas le cas, c'est très vague" (sur i>TELE)

- Pierre Damiani (CFE CGC): La réunion "s'est très bien passée. C'était très détendu, chacun s'est exprimé librement, pas virilement mais en toute franchise". C'était une réunion "franche et respectueuse" (déclaration à Florange)

- Lionel Burriello, CGT: "Nous, à la CGT, on ne freine en rien les projets d'avenir, mais concernant les salariés sur le site, on n'a rien à se mettre sous la dent". "On n'a toujours aucune garantie que Florange puisse être pérenne dans les années à venir". La rencontre a été "satisfaisante sur la forme", "mais sur le fond on se limite à l'aspect recherche", et selon lui, entre recherche et applications industrielles, "il y a de l'eau qui coule sous les ponts". (déclaration à Florange)

- Fredéric Weber, FO: La plateforme de recherche est "un élément mais pas l'annonce du siècle". "L'avancée la plus importante aujourd'hui, c'est que le président a annoncé qu'il suivra personnellement le dossier Florange". "Mais on jugera aux actes (...) Aujourd'hui, on a un petit espoir, mais la confiance reste à restaurer". (déclaration à Florange).

Le Figaro du 27 septembre 2013

lundi 23 septembre 2013

Le chef de l’Etat doit se rendre jeudi sur le site lorrain, où le ressentiment à son égard est grand...


François Hollande de retour à Florange, c’est pour bientôt. Europe 1 révélait il y a une dizaine de jours que le chef de l’Etat se rendrait sur le site sidérurgiste lorrain, le Journal du Dimanche a précisé ce week-end que ce déplacement sensible aura finalement lieu jeudi. Sensible, car pendant la campagne présidentielle, le candidat Hollande avait suscité l’espoir en promettant de sauver l’usine. Mais une fois arrivé au pouvoir, le président Hollande n’a pu empêcher la fermeture des hauts fourneaux, effective depuis avril 2013. Du coup, le chef de l’Etat est plus attendu de pied ferme qu’à bras ouverts.

"Qu’est-ce qu’il vient faire à Florange ?" Sur place, les syndicats balancent ainsi entre colère et amertume. "On ne va pas le recevoir les bras ouverts, ça c’est clair. Franchement, qu’est-ce qu’il vient faire à Florange ?", s’interroge ainsi Walter Broccoli, délégué FO d'Arcelor Mittal à Florange, interrogé par Europe 1. "L’usine est arrêtée, on a perdu nos emplois. Il peut venir raconter ce qu’il veut, mais pour Florange, c’est perdu. On a fermé notre usine, on a perdu notre outil de travail. On n’a rien gagné à Florange", poursuit le syndicaliste, qui n’a pas oublié les promesses présidentielles. "Quelque part, il avait la possibilité de sauver notre usine, il ne l’a pas fait, donc quelque part, il est responsables", tranche Walter Broccoli.

"On n’est pas dupes". Et la proximité des élections municipales, en mars 2014, nourrit la suspicion sur les motivations réelles de ce déplacement. "On n’est pas dupes non plus, on sait très bien qu’il a besoin de récupérer des voix d’ouvriers pour les prochaines élections", juge le syndicaliste. "Venir nous draguer pour récupérer quelques voix, c’est sûr qu’on a un petit ressentiment. Moi, si j’étais en face, je lui dirai : ‘ne venez pas à Florange, on ne veut plus vous voir à Florange’. Il n’a rien fait pour nous, alors qu’il évite de venir chez nous. Parce que chez nous, c’est un échec du gouvernement de François Hollande."

Un déplacement "qui n’effacera pas l’affront". Pour Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, le déplacement de François Hollande à Florange est bel et bien à risques. "Il prend un risque en ce sens où il avait pris des engagements pendant la campagne et in fine même si, sur le plan social il y a eu des négociations, il y a une grosse déception puisque les hauts-fourneaux ont fermé", a explicité le leader de Force ouvrière dimanche lors d'une émission RMC-BFM TV-LePoint. Le président "va, si j'ai bien compris, rencontrer les délégués syndicaux donc il rencontrera aussi les délégués syndiqués FO. Il va devoir entendre, je pense, certaines formules", a-t-il prévenu. "Il peut discuter avec eux mais il n'effacera pas l'affront que les salariés de Florange ont ressenti", a conclu Jean-Claude Mailly.

Europe 1 du 23 septembre 2013

samedi 7 septembre 2013

3000....

Le prix en euros des promesses non tenues de François Hollande pour Florange. Celui en tout cas déboursé hier par un acquéreur encore discret pour la plaque commémorative des sidérurgistes d’ArcelorMittal.

Posée au pied des hauts-fourneaux éteints, à Hayange en avril dernier, démontée par la municipalité le lendemain, mise en vente sur eBay, puis retiré « par erreur » du site d’enchères en ligne, la stèle de la trahison sera remise à son nouveau propriétaire la semaine prochaine.

« On espère qu’elle aura une seconde vie », glissent les syndicalistes FO. L’acheteur, un chef d’entreprise lorrain, n’a pas encore fait connaître ses motivations.

Les 3 000 € encaissés par les militants seront, comme annoncé, partagés avec les Restos du Cœur. L’association caritative devrait aussi bénéficier d’un petit bonus de 2 500 € promis par eBay France en guise d’excuses. R.L. du 07 septembre 2013