mardi 16 février 2016

STOP CHINA DUMPING...



«Nous faisons face à un tsunami qui menace les 300 000 emplois de la métallurgie en Europe », affirme Geert Van Poelvoorde, vice-président des aciers plats pour ArcelorMittal et président du syndicat Eurofer. Il est à l’initiative, avec l’autre organisation patronale Aegis, de la manifestation inédite à laquelle quinze des leaders européens de l’acier venus de dix pays, ont participé hier, sous les fenêtres de la Commission européenne. Au centre de presse de la résidence Palace, à Bruxelles, l’atmosphère, habituellement feutrée, a laissé place en début de matinée aux diatribes vigoureuses. « Si on ne ferme pas la porte assez vite, nous risquons une vague de chômage massif en Europe mais aussi dans le monde. Il faut pouvoir lutter à armes égales », assène encore le même président d’Eurofer, conscient qu’il s’agit désormais d’une « guerre commerciale » face à la Chine.


« Stop China dumping »



Alors que les ministres de sept pays européens ont demandé à Bruxelles d’accélérer les mesures de rétorsion face à l’arrivée massive d’acier chinois à très bas coût sur le continent ( lire ci-contre ), plusieurs milliers de salariés d’ArcelorMittal (1 700, dont 500 Français, venus de Florange, Dunkerque ou Saint-Denis), de Tata Steel (Angleterre), de Voestalpine (Autriche, Belgique) ont pris d’assaut le quartier européen de la capitale belge en fin de matinée. Un seul mot d’ordre : « Stop China Dumping ». Dans une cacophonie de sifflets de pétards plutôt bon enfant, qui tranchait avec les dernières manifestations à Bruxelles des 1 300 employés sacrifiés de la sidérurgie liégeoise il y a trois ans, le cortège avait des allures de tour de Babel de l’industrie européenne.


« On est tous dans le même bateau »



Fatih, 23 ans, travaille pour un grand sidérurgiste allemand : « Je veux garder mon emploi. Et pour cela, il faut que les règles soient les mêmes pour tout le monde. Or, ce n’est pas le cas ». À dix mètres de là, casque blanc sur la tête, Xavier Le Coq, délégué CGC d’ArcelorMittal-Florange marche d’un bon pas alors qu’Hervé Bourrier, directeur général d’ArcelorMittal-France, reconnaît qu’il participe à sa première protestation dans la rue. « Il n’y a plus de patrons ou d’ouvriers qui tiennent aujourd’hui, on est tous dans le même bateau. Prêt à chavirer si la Chine obtient fin 2016 le statut d’économie de marché », analyse Hervé Bourrier. Xavier Le Coq : « L’industrie textile s’est écroulée en Europe du fait des pratiques de la Chine ces dernières décennies. Demain, nous devons défendre nos outils de travail et notre gagne-pain ».


« Le temps des postures est dépassé »



Entouré de nombreux camarades qui ont vécu le long combat pour le maintien des hauts-fourneaux de Florange – dont Walter Broccoli, devenu conseiller régional -, Frédéric Weber, délégué FO en Lorraine, assure lui aussi que « le temps des postures est dépassé ». Dans un concert de slogans, devant le paquebot de vert et d’acier qui abrite la commission, il s’enflamme contre « la concurrence sociale et environnementale déloyale » de l’empire du Milieu.
Vendredi, l’Union européenne a lancé trois nouvelles enquêtes anti-dumping et instauré de nouveaux droits de douanes. Un bouclier insuffisant pour une industrie européenne qui joue gros en 2016. Le délai des procédures anti-dumping est de neuf mois en Europe, contre six aux États-Unis. Les industriels européens souffrent également d’un régime de compensation des émissions de CO 2 , qui pèse sur leur compétitivité face des productions chinoises plus polluantes, qui entrent malgré tout en Europe.




PRESSE R.L.du 16/02/2016

lundi 8 février 2016

Chers Camarades,

Eurofer ( Patrons de l’Acier Européen) organise une manifestation le 15 février 2016 à Bruxelles ( voir flash info de la direction AMAL du 01 février 2016).
 
Les raisons de cette manifestation sont partagées par toutes les organisations syndicales.
 
Cependant, il n’a pas été possible d’organiser une manifestation intersyndicale-unitaire ( IndustriALL) car pour certaines organisations syndicales il est impossible de manifester à coté des patrons par " principe".
 
Nous regrettons cette situation car pour FO Florange seul compte l’objectif :
 
« LA DEFENSE DE NOS EMPLOIS »
 
FO Florange sera présent à cette manifestation comme d’autres camarades FO de Dunkerque, Fos sur Mer….
 

OUI à une concurrence loyale, NON à l’entrée de la Chine dans l’OMC !
Le 15 février 2016 défendons nos EMPLOIS !
Arrêtons les postures ! Soyons efficaces.

Votre Equipe FO Florange






Florange. Les patrons appellent à la manif. L'éventuelle entrée de la Chine dans l'organisation mondiale du commerce (OMC) alarme tous les responsables de la sidérurgie européenne.
© L'Est Républicain, Républicain Lorrain, Vosges Matin, Dimanche le 07 Février 2016 / Ouverture Région Lorraine / Florange



En décembre, la Fédération européenne de la sidérurgie (Eurofer) et l'ensemble des syndicats continentaux signaient déjà une déclaration commune dénonçant l'exportation, à perte, d'acier chinois vers l'Europe et appelant l'Union européenne à prendre des mesures contre le dumping social et environnemental de la Chine.

Le 15 février à Bruxelles

Pour le directeur d'Eurofer, Axel Eggert, accorder à la Chine le statut d'économie de marché menacerait la quasi-totalité des 330.000 emplois du secteur européen de la sidérurgie. Face à cette menace, à l'occasion d'une réunion de l'IndustrieAll (comité européen de l'acier regroupant, patrons, syndicats et représentants gouvernementaux), l'idée d'une manifestation de tous les salariés européens devant la commission de Bruxelles a été émise. Sans unanimité des syndicats, Eurofer a pris les devants pour organiser le rendez-vous.


Inédit dans l'histoire du sidérurgiste, la direction d'ArcelorMittal Atlantique-Lorraine appelle ainsi tous ses salariés à défiler à Bruxelles, le 15 février. « La participation à cette marche sera assimilée à une journée de travail », précise le tract de la direction. Le sidérurgiste met à disposition bus et casse-croûte !


Même si le constat du danger des importations chinoises est unanime, l'initiative patronale embarrasse visiblement les syndicats, pas tous prêts à défiler main dans la main avec leurs dirigeants. Chez ArcelorMittal, CFDT et CGT ont choisi de ne pas s'associer à la manifestation, mais la CFE-CGC sera bien représentée.


FO a laissé le choix à chaque section de participer ou non à la marche.


Reste à voir quelle sera la mobilisation. Quoi qu'il en soit, pour tous les représentants syndicaux, l'initiative témoigne en tous les cas d'une situation très préoccupante pour les usines européennes.




L. BO. / R.L du 07 février 2016

PRESSE CHALLENGES DU 07 FEVRIER 2016

PARIS (Reuters) - Les ministres de sept pays européens, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, exhortent l'Union européenne à prendre des mesures destinées à protéger le secteur sidérurgique européen de la concurrence jugée déloyale de la Chine et de la Russie.


Dans une lettre datée de vendredi que Reuters a pu consulter, les cosignataires, parmi lesquels le Français Emmanuel Macron, s'inquiètent de l'état de cette industrie en Europe.
"(Elle) est confrontée à des pratiques commerciales déloyales récurrentes dans un contexte de forte concurrence internationale intensifiée par une situation de surcapacité internationale", peut-on lire dans ce courrier.


"L'Union européenne ne peut rester passive lorsque l'augmentation des pertes d'emplois et des fermetures d'aciéries montre qu'il existe un risque important et imminent d'effondrement du secteur européen de l'acier", lit-on également.


"Nous lançons conjointement un appel aux institutions européennes à utiliser tous les moyens disponibles et à agir fortement pour répondre à ce nouveau défi", écrivent encore les ministres.
Cette lettre est adressée à Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne, et aux commissaires Elzbieta Bienkowska et Cecilia Malmström, respectivement chargées de l'Industrie et du Commerce, ainsi qu'au ministre de l'Industrie des Pays-Bas, dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE.


Parmi les signataires figurent, outre les ministres français, allemand et britannique, des représentants polonais, italien, belges et luxembourgeois.



"ANTIDUMPING"


Emmanuel Macron est à l'origine de cette démarche, dit-on au ministère français de l'Economie.
"Les ministres signataires ont voulu donner un signal de mobilisation à la Commission européenne et à leur collègue pour que les procédures européennes antidumping soient activées plus souvent et plus vite", précise-t-on à Bercy.
"L'idée du ministre était d'agir vite et de lancer à la fois un signal un peu ferme de mobilisation, mais aussi de jouer le jeu européen", ajoute-t-on.
La Commission européenne s'était déjà saisie de ce dossier, dans lequel la Chine et la Russie sont accusées de tirer les cours mondiaux vers le bas.
Récemment, Cecilia Malmström a adressé une lettre au ministre chinois du Commerce pour appeler Pékin à réduire ses surcapacités tout en annonçant l'ouverture, dans le courant du mois de février, de trois nouvelles enquêtes sur les importations d'acier en provenance de Chine.


La commissaire européenne a également exprimé son inquiétude face au bond d'environ 50% des exportations chinoises constaté en 2015 et à la chute des prix qui en a résulté, de moitié pour certains produits.


Mais les signataires attendent une réaction plus ferme de l'UE.


"En premier lieu, la Commission devrait recourir pleinement et de manière appropriée à la gamme complète des instruments de politique commerciale de l'UE pour lutter contre le commerce déloyal", lit-on dans la lettre du 5 février.


"Cela comprend l'adoption de mesures rapides et appropriées dans les cas antidumping en cours, tels que l'enquête sur les produits plats en acier laminé à froid originaires de Russie et de Chine", poursuivent les ministres.


Selon la Fédération européenne de l'acier (Eurofer), l'industrie sidérurgique a perdu 85.000 emplois depuis 2008.




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