« On a pu lui dire tout le mal, la colère, l’amertume et la déception des
salariés ». Le dialogue à échelle humaine contre la
com’de matador de l’ère Sarko. « Ces deux heures étaient cruciales », rec onnaît
Pierre-René Lemas, ex-préfet de Lorraine et aujourd’hui secrétaire général de
l’Elysée, artisan d’une séquenc e « back to Florange » très sensible.
J’assume mes choix de 2012.On ne pouvait pas sauver les hauts fourneaux. Ce
n’est pas une fin, mais un début... Du Hollande dans le texte. Avec 20 à 50 M€
dans les poches et… de nouvelles promesses. « Je reviendrai chaque année pour
vérifier que tout est bien engagé », ose un nouvel hôte de l’Elysée, qui a abusé
de son style populaire, signature de sa campagne victorieuse de 2012. Je
reviendrai… parce que Sarkozy n’a jamais pu revenir, après les noces d’acier de
Gandrange. En bon équilibriste qu’il est, il a pris le soin de n’oublier
personne. Ni à sa droite ni à sa gauche. Ni Mittal lui-même. Après le jeu de
dupes de 2012, Hollande feinte habilement le géant de l’acier, sortant de son
sac un centre de recherche public, véritable pendant d’ArcelorMittal Research,
ex-Irsid. Hier, les coulisses de Sainte-Agathe bruissaient de cette revanche du
« hold-up » de 2006, quand Mittal mettait la main sur l’inestimable matière
grise et les brevets d’Arcelor. Dans la feuille de route du centre de recherche
publique, il se paie le luxe de faire habilement référence à une idée de la… CGT
et du PCF, en fléchant ses travaux vers l’acier électrique à base de ferrailles
de récupération, quand ces derniers imaginaient depuis des années une aciérie
électrique à Gandrange… Bref, le grand numéro suffira-t-il pour autant à
cautériser les plaies à vifs d’une première année au pouvoir plombée par le «
cas Florange » ? À voir.
Une chose est sûre : le voilà dans l’obligation de
tenir ses promesses. Pour revenir dans un an. Comme promis hier...
R.L.
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