dimanche 3 mars 2013

L'édito de Frédéric HOMEZ :

 
Un jour sombre pour les salariés

Le 11 janvier, le MEDEF, la CGPME, l’UPA, avec la CFDT, la CFTC et la CFE/CGC, ont décidé de conclure un accord interprofessionnel, soi-disant historique et sur la prétendue sécurisation de l’emploi. FO ne sera pas signataire de cet accord, car il remet en cause le code du travail avec davantage de flexibilité en faveur des employeurs, à savoir :
- un nouveau contrat de travail en CDI, attaquant de fait le CDI traditionnel, alors qu’il existe déjà bien des formes de contrats de travail précaires ;
- des délais raccourcis pour pouvoir licencier plus facilement lors des plans de sauvegarde de l’emploi ;
- des délais de recours juridiques et de prescription réduits pour les salariés ;
- des accords « compétitivité » majoritaires qui peuvent réduire les salaires, imposer de la mobilité, réduire les avantages acquis lors des 35 heures, augmenter le temps de travail sans contrepartie, etc. Enfin, l’accord permet de licencier des salariés qui refuseraient individuellement de modifier leur contrat de travail, et de plus sans les garanties d’un PSE.


Ces mesures seront applicables à partir du moment où le gouvernement et les parlementaires les auront retranscrites dans une loi, et cela risque d’aller assez vite, avec un vote vers mars ou avril. Il faut savoir que le gouvernement veut retranscrire cet accord interprofessionnel tel quel.


FO va engager des recours et faire du lobbying auprès des parlementaires afin de tenter que cet accord, comprenant trop de contraintes, ne soit pas retranscrit en l’état.


La liste des contraintes est longue. Afin d’entrer dans le détail et de les expliquer, vos délégués FO vous distribueront prochainement un argumentaire de quatre pages. Vous pourrez ainsi vous faire votre propre avis, car les signataires vont essayer de vous convaincre en expliquant qu’il y a des avantages et contreparties intéressantes, au travers notamment :
- de la généralisation de la couverture des frais de santé ;
- de l’amélioration de la portabilité de la couverture santé et prévoyance pour les demandeurs d’emploi ;
- de la création de droits rechargeables à l’assurance chômage ;
- de la taxation des contrats précaires, etc.


La liste des avantages est factice, car les contraintes seront plus vite mises en œuvre que les éventuels avantages, qui doivent attendre non seulement la loi, mais également de futures négociations où les employeurs auront l’obligation de négocier, mais pas forcément de conclure. De plus, nous sommes inquiets sur la généralisation de la couverture santé, car la plupart des salariés -94%- sont déjà couverts. Pour la mettre en œuvre, nous sommes persuadés que les employeurs, qui répètent à cor et à cri qu’il faut diminuer leurs charges et les cotisations, feront payer aux salariés cette fameuse généralisation, au détriment des augmentations salariales ou de nos systèmes paritaires.


Le 24 janvier, FO a organisé un meeting à Paris contre l’austérité. Jean-Claude Mailly s’est exprimé devant plus de 6 000 militants. Avec une crise qui n’en finit pas et qui n’arrête pas de toucher en Europe les populations en leur faisant payer ses effets néfastes, sans que l’on s’attaque vraiment à ses causes réelles.


FO va continuer de se battre contre le fléau de l’austérité et contre un accord interprofessionnel dangereux pour les salariés. Face à une crise qui n’a que trop duré, il faut relancer les économies, et cela passe par des augmentations salariales, non par la réduction des droits.

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