samedi 14 décembre 2013

CADEAU DE CONSOLATION ...

Le comité d’experts de la plateforme de recherche publique promise par François Hollande en septembre a été installé hier à Florange.

Un comité d’experts, c’est toujours de la dentelle. Une synthèse politico-économique. Celui de la plateforme publique de recherche dans les domaines de la sidérurgie et de la métallurgie (c’est son nom définitif, ouf !), dévoilé par le préfet Nacer Meddah, hier après-midi à Florange, ne déroge pas à la règle.

Placé sous l’égide de François Mudry, déjà président de l’IRT-Matériaux et ex-directeur scientifique (jusqu’en avril 2013) du centre de recherches d’ArcelorMittal, ce laboratoire avait permis à François Hollande de réussir son retour à Florange, le 26 septembre. Son tour de table est un chef-d’œuvre du genre. Il associe les entreprises-clés lorraines du secteur, dont PAM SA, CMI (la société de Bernard Serin, ex-candidat à la reprise de Florange version Montebourg), Derichebourg, Ascométal, et même ArcelorMittal, représentée par la présidente de son centre de recherches de Maizières-lès-Metz. Voilà qui ne manque pas de sel quand on se souvient que le centre de recherche publique est censé garantir « l’indépendance et la souveraineté de la recherche sidérurgique et métallurgique en France », comme l’a rappelé le préfet. Ce que ne permettait plus Maizières-lès-Metz sous pavillon Mittal...

Scientifiquement et technologiquement, c’est du lourd : IRT + CNRS + CEA + Université Lorraine + Conseil d’orientation en métallurgie, en lien avec les services de recherches et développement des entreprises citées plus haut.

CONTENU


On s’éloigne du flou des débuts. Le recyclage sera un des axes forts de la structure. « Optimisation de la ferraille, recyclage avec des alliages complexes, on va travailler cela avec l’idée d’une économie circulaire », résume François Mudry, qui connaît son « obligation de résultat » depuis l’engagement pris par François Hollande à Florange. Il disposera de 20 M€ initialement (premiers investissements, locaux, machines, embauches de chercheurs) puis de 30 M€ pour « des projets [montés avec des partenaires privés] proches de la sortie ». Comprendre : une industrialisation rapide.

Tout se fera très vite d’ailleurs puisque la structure devra être « autoportante [autonome financièrement] d’ici à 5 ans ». Les autres axes de recherches : la réduction de l’empreinte carbone, les alliages de haute qualité, avec un outil pilote de fusion et les poudres pour impression 3D.

CALENDRIER


Dans la salle, élus locaux, députés – dont Michel Liebgott – sénateurs, Jean-Pierre Masseret (Région) et l’hôte du jour, Philippe Tarillon, ont plutôt salué le montage et la direction prise. Édouard Martin (CFDT) a plaidé pour une « Silicon Valley de l’acier propre », alors que son homologue de FO, Frédéric Weber, s’inquiétait de « la propriété des brevets ».

L’ensemble devra croître à vitesse grand V. François Hollande reviendra chaque année. Dès les prochains mois, on saura comment le centre de recherche parviendra à ses fins et où il s’implantera. Dans la vallée de la Fensch, c’est acquis. Pour l’heure, il prendrait provisoirement ses quartiers dans l’ex-centre d’appels de Fameck, avant de se rapprocher des Grands Bureaux (siège de Mittal à Florange).

Alain MORVAN / R.L. du 14 décembre 2013

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